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Processus de déshumanisation dans FULL METAL JACKET, Stanley Kubrick (1987)

Les humiliations de la formation militaire – véritable opération de déshumanisation – puis les affrontements au Vietnam font des Marines de Full Metal Jacket des êtres dépersonnalisés. Un groupe mais pas de héros parmi ces soldats en uniforme, dépossédés de leurs noms au profit de surnoms grotesques.

Full Metal Jacket détient trois figures militaires méritant leur place au panthéon des films de guerre. Tout d’abord, le tyrannique et gueulard instructeur Hartman, interprété par R. Lee Ermey – véritable instructeur dans le corps des marines, premier rôle au cinéma, engagé par Kubrick comme conseiller avant de s’imposer inévitablement comme la personne idéale face aux caméras –, fontaine à obscénités, vide de toute émotion et ne visant qu’à métamorphoser les hommes en armes, en machines sanguinaires et sans pitié, tous sans exception, y compris la recrue Gomer Pyle – joué par Vincent D’Onofrio qui gagna 30 kg pour le rôle –, le plus faible d’esprit, emblème de l’abrutissement abject administré dans les camps militaires. Et enfin « Joker », le soldat narrateur du film, affichant sa dualité aux yeux de tous – sur le coeur, le signe de paix ; sur le crâne, « Born to Kill ».

Choisi par le cinéaste comme emblème du film, le casque de Joker est en effet représenté sur l’affiche avec le badge "Peace and Love", pour montrer et accentuer le paradoxe de l’association et l’impossible réconciliation au cœur de Full Metal Jacket.

Ici la séquence d’ouverture étudiée en classe : (attention, langage "fleuri"...heureusement en v.o...)

http://www.youtube.com/watch?v=2m_1...

Image : Travelling arrière, symétrie, profondeur de champ Son : la musique en contrepoint

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