ELEPHANT : le plan séquence et la disparition

Le film s’appuie sur un fait divers survenu en 1999, la fusillade de Columbine à Litttletown qui eut lieu dans un lycée américain où deux adolescents ont abattu, avec des armes à feu, douze de leurs camarades et un professeur.

Filmer de dos : l’adolescent, cet inconnu...

Gus Van Sant filme ce monde lycéen de dos. Pourquoi filmer si souvent les personnages ainsi ?

Gus Van Sant fait revenir sa caméra à un endroit stratégique du lycée (où passeront tous ses personnages et où se déroule la pause photo du garçon blondi : un couloir. Un couloir dont un des murs est peint d’une fresque aux couleurs primaires (couleurs que portent les élèves pendant tout le film, le jaune, le rouge, ...).

Les plans séquences dans ELEPHANT mesurent le temps qu’il reste (les ralentis du film mettant en valeur ce temps éphémère), ils sont funéraires. Inévitablement, les longues images de ELEPHANT se terminent toujours de la même manière (dont la systématique renforce l’horreur secrète) : par la sortie d’un des personnages par une porte.

Cette disparition finale au sein de chaque image est une des bases formelles du film. Chaque plan séquence est comme la longue mise à mort du personnage, annonçant son destin et sa disparition du temps et de ce monde. Tout le film est ainsi cette danse collective macabre où chacun va à sa perte. La fin de l’image : c’est ici paradoxalement la fin des personnages. et non nécessairement la cause de leur mort !

Une séquence représentative ici : Plan-séquence fixe puis en mouvement

http://www.youtube.com/watch?v=3c-plmGkeUc&feature=related

La superbe bande-annonce en vo

http://www.youtube.com/watch?v=3c-plmGkeUc&feature=related

et surtout ici un montage permettant de suivre la même action de 4 points de vue différents : INDISPENSABLE !

http://www.youtube.com/watch?v=HZ7aAuGukps&feature=related